30 octobre 2024
Alors que l’automne s’installe avec ses journées fraîches et ses
teintes dorées, le besoin de confort et d’économie d’énergie devient
plus évident. C’est le moment idéal pour évoquer les bâtiments passifs.
L'Édito,
Alors que l’automne s’installe avec ses journées fraîches et ses teintes dorées, le besoin de confort et d’économie d’énergie devient plus évident. C’est le moment idéal pour évoquer les bâtiments passifs, conçus pour offrir une isolation optimale et utiliser au mieux les ressources naturelles. Cette saison nous rappelle l’importance de solutions durables, et les bâtiments passifs en sont un exemple inspirant.
Musées Passifs : Quand la culture rencontre la durabilité
Les musées construits selon les normes Passivhaus ou des principes similaires sont encore relativement rares, car l'application de ces normes à des bâtiments aussi spécifiques est techniquement complexe.
Comme ces structures doivent maintenir des conditions de conservation très strictes pour les œuvres d'art (température, humidité, lumière), elle sont plutôt adaptées au concept Passivhaus tant que l'on respecte les critères d'efficacité.
En France, le seul musée certifié Passivhaus fut un projet Propassif : la rénovation passive d'un musée de la Seconde Guerre mondiale aménagé dans le "Kazino" de la batterie de canons de marine d'Azeville.
Le fait d'opter pour des menuiseries en triple vitrage, tout en conservant les menuiseries d'origine visibles depuis l'extérieur, montre également un respect pour le patrimoine architectural du musée, imposé par les architectes bâtiments de France (ABF).
Cela souligne la possibilité de préserver l'authenticité historique tout en répondant aux enjeux écologiques et d'efficacité énergétique contemporains. Ce geste de modernisation, réalisé en partenariat avec certification allemande "Passivhaus" renforce l'idée d'une collaboration technique au service d'une mémoire commune, enrichie par des valeurs partagées de durabilité.
Dans le contexte franco-allemand, cette initiative incarne une symbolique forte, démontrant que malgré les horreurs du passé, la coopération culturelle, technique et environnementale permet de faire vivre un héritage commun dans un esprit de réconciliation et de progrès.
Vous pourrez admirer cette rénovation dans la suite de la newsletter, rubrique "Zoom : Les musées passifs".
Le portrait du mois
Aujourd'hui, c'est Nicolas Charles qui répond à nos questions.
Présentez-nous votre entreprise et votre parcours professionnel.
TREENERGY est une entreprise spécialisée dans la construction durable et la rénovation passive, fondée sur des principes de durabilité et d'efficacité énergétique. Mon parcours professionnel a débuté par des études en ingénierie environnementale, suivies de plusieurs années d'expérience dans le secteur de la construction. J'ai toujours été passionné par les solutions innovantes qui allient confort, performance énergétique et respect de l’environnement.
C'est cette passion qui m'a conduit à créer TREENERGY en 2010, avec l'objectif de promouvoir le standard passif en France. Treenergy a été fondée pour apporter un soutien aux architectes et aux constructeurs en tant qu’acteur spécialisé dans la performance énergétique et écologique.
Depuis sa création, TREENERGY est entrée dans une démarche écoresponsable permettant le développement de l’utilisation des éco matériaux tels que les bottes de paille, l’ossature bois, la laine de bois, de lin…
Notre expertise de l’environnement permet à nos clients d’accéder à une très haute performance énergétique de leurs bâtiments (bâtiments certifiés passifs). Nous travaillons avec les divers acteurs de la construction et de la rénovation. Nous proposons des solutions aux particuliers et aux différents maîtres d’ouvrage publics et privés.
Pour quelles raisons avez-vous choisi de développer le standard passif ?
Le choix du standard passif repose sur une conviction profonde : il est essentiel de réduire notre empreinte carbone et d'améliorer le confort des habitants tout en diminuant les coûts énergétiques sur le long terme. Le standard passif permet d'atteindre ces objectifs grâce à une isolation optimale, une ventilation contrôlée, et un design intelligent qui maximise les apports solaires.
En développant ce standard passif, nous souhaitons contribuer à un avenir plus durable pour tous. Nous accompagnons nos clients sur toute la durée de leur projet de construction. Nous intervenons idéalement dès le début du projet afin de l’optimiser pour que l’étude thermique traduise parfaitement ses particularités architecturales et environnementales.
En tant que maître d’œuvre, nous accompagnons nos clients du diagnostic et choix de leurs matériaux, jusqu’à la réception de chantier.
Selon vous quelles sont les compétences/connaissances incontournables pour réaliser dans les règles de l’art un projet de construction/rénovation passive ?
Pour mener à bien un projet de construction ou de rénovation passive, il est crucial d'avoir une solide connaissance des principes thermiques, des matériaux écologiques et des techniques de construction adaptées. Il faut également suivre la formation CEPH qui est très enrichissante.
Des solides bases en détail techniques, ponts thermiques, et étanchéité à l’air sont des atouts pour atteindre les objectifs.
Enfin, une bonne communication entre tous les acteurs du projet est essentielle pour garantir que chaque étape respecte les exigences du standard passif.
Nous sommes en train de traverser une crise qui touche le prix des matières premières, comment faites-vous face à cette situation ?
Face à cette crise, il est important d'anticiper et d'adapter notre approche. Nous recherchons activement des fournisseurs locaux (participation aux éditions du Biosourcé et Géosourcé pour le bâtiment en Hauts-de-France) pour réduire les délais et coûts d'approvisionnement. Nous axons notre stratégie sur le développement de la construction bois avec un remplissage en bottes de paille pour optimiser le coût de la construction.
Nous privilégions l'utilisation de matériaux recyclés ou issus de circuits courts pour limiter l'impact des fluctuations des prix sur nos projets. Enfin, nous cherchons à optimiser nos conceptions pour diminuer la quantité de matériaux nécessaires sans compromettre la qualité. Nous raisonnons aussi le maitre d’ouvrage sur ses besoins et revoir éventuellement à la baisse la surface utile du projet.
A l’heure actuelle, pensez-vous que le passif soit la solution pour rendre la construction plus soutenable et pourquoi ?
Oui, je suis convaincu que le passif représente une solution clé pour rendre la construction plus soutenable. En réduisant drastiquement la consommation énergétique des bâtiments tout en assurant un cadre de vie agréable pour ses occupants, ce standard répond aux enjeux environnementaux actuels.
De plus, il permet aux propriétaires de réaliser des économies significatives sur leurs factures énergétiques tout en améliorant la valeur patrimoniale de leur bien.
Pourriez-vous partager un moment mémorable ou une réalisation dont vous êtes particulièrement fier dans votre parcours professionnel ? Expliquez votre choix.
Un moment mémorable a été l’achèvement d’un projet résidentiel entièrement conforme au standard passif dans une région où ce type de construction était peu répandu. Nous avons participé à la réalisation d’un collectif de 26 maisons accolées à Villeneuve-Saint-Georges, pour le maître d’ouvrage ECOLOCOST. Nous avons obtenu le Label Passivhaus ainsi que le label Bâtiment à énergie positive Label E3C2.
Voir nos clients émerveillés par leur nouveau chez-soi, non seulement confortable mais aussi très peu énergivore, a été extrêmement gratifiant.
Cela a renforcé ma conviction que nous pouvons changer les mentalités autour du bâtiment durable et inspirer d'autres projets similaires dans notre région !
Merci Nicolas pour cet échange et ce retour d'expériences.
Zoom : Les musées passifs
Musée des guerres impériales à Duxford en Angleterre
https://passivehouse-database.org/index.php?lang=en#d_6550
Musée en Autriche
https://passivehouse-database.org/index.php#d_3822
Musée de la Batterie d’Azeville en Normandie
https://passivehouse-database.org/index.php?lang=en#d_6384
Ailleurs... Le musée de Taizhou en Chine
Surface : 2462 m2
Architecte : LUTHER Design Freie Architekten + Elite Architectural Co., Ltd.
Lien : https://passivehouse-database.org/index.php?lang=en#d_6015
Le Taizhou Passive House Experience Hall est le plus grand bâtiment public dans une région de Chine caractérisée par un climat chaud en été et froid en hiver.
Il a reçu la certification PHI (Passive House Institute) et a été achevé en mai 2018. Après plus d'un an de fonctionnement et de collecte de données, ce bâtiment démontre de manière convaincante que les bâtiments passifs sont tout à fait adaptés à la construction dans le sud de la Chine.
Les chiffres
Ravensbourg, au pays des puzzles, est le premier musée au monde certifié Passivhaus en 2012.
Aujourd'hui, on compte 9 musées dans le monde certifiés Passivhauss dont 1 en France.