Propassif : actualités formation et labellisation bâtiments passifs

28 juin 2024

Newsletter #37 JUIN

Juin,

Avec l'été qui s'installe, nous ressentons plus que jamais le besoin de confort et de fraîcheur dans nos habitations. C'est la saison idéale pour réfléchir à la construction passive, une approche qui promet un intérieur agréable, même lors des journées les plus chaudes, sans recourir à la climatisation énergivore.


L'Édito,

Avec l'été qui s'installe, nous ressentons plus que jamais le besoin de confort et de fraîcheur dans nos habitations. C'est la saison idéale pour réfléchir à la construction passive, une approche qui promet un intérieur agréable, même lors des journées les plus chaudes, sans recourir à la climatisation énergivore. La clé de cette performance réside dans une isolation optimale et une ventilation naturelle, principes fondateurs de la construction passive. Cet été, alors que nous profitons des longues journées ensoleillées, prenons le temps de considérer l'avenir de nos habitats. En alliant construction passive et utilisation du bois, nous pouvons bâtir des maisons qui respectent la nature tout en assurant notre confort. Une démarche responsable qui fait rimer bien-être et durabilité, pour un été et un avenir harmonieux.

Le passif et la construction bois : une alliance durable

La construction passive vise à minimiser la consommation d'énergie tout en assurant un confort optimal. Elle repose sur une isolation thermique performante, une ventilation contrôlée et l'optimisation des apports solaires. Le bois est un matériau privilégié dans ce domaine pour ses qualités écologiques et techniques.

bois 1.jpg-copie

En France, 2/3 des maisons passives sont construites en ossature bois. Ce type de construction a pour intérêt de favoriser une souplesse architecturale tout en réduisant les durées de mise en œuvre sur chantier par rapport à une construction lourde classique en béton. L'utilisation du bois dans la construction passive permet d'atteindre des critères de performance énergétique élevés grâce à sa faible conductivité thermique et à la réduction des ponts thermiques. Les techniques de construction en bois, comme le bois massif ou les panneaux de bois lamellé-croisé (CLT), offrent une excellente étanchéité à l'air, essentielle pour répondre aux standards de la construction passive.

En utilisant des murs en ossature bois où l’isolant est contenu dans les parois, il est possible d’atteindre une résistance thermique de plus de 6,7 m².K/W ou supérieure et ainsi favoriser une excellente isolation thermique du bâtiment, critère important dans la construction passive. Vis-à-vis de la construction passive, un des véritables avantages des murs à ossatures bois est la production de façades directement en atelier où tous les éléments cruciaux à une enveloppe passive peuvent déjà être posés : Isolation, menuiseries extérieures. Ainsi, les conditions de construction et de contrôle rigoureux en atelier permettent d’atteindre une étanchéité à l’air bien supérieure à une construction classique. De plus, la durée des travaux se verra grandement réduite !

Grâce à ce type de solution, même le critère sur l’étanchéité à l’air dans les bâtiments passifs (pouvant être 3 à 5 fois plus exigent que la valeur réglementaire) semble plus facile à atteindre. On espère que cela encouragera beaucoup d’entre vous à se lancer dans des projets passifs !

Le portrait du mois : Aujourd'hui, c'est Thomas PRIMAULT qui répond à nos questions.

Abibois_35_WEB_024.jpg

Présentez-nous votre entreprise et votre parcours professionnel.

Ingénieur Environnement de formation, je travaillais au départ dans le milieu industriel. Un peu perplexe sur ma réelle utilité à faire avancer les problématiques environnementales, je mets mon parcours en pause en 2007 pour auto-construire ma maison. Avec de fortes ambitions thermiques et écologiques je fouille alors à l'époque toutes les formations et contenus touchant à ces sujets. Je prends un grand plaisir à travailler dans la construction et je suis alors conscient de la mutation qui s'opère dans le milieu du bâtiment à cette époque (début du passif en France, BBC…). Je fonde la société Hinoki en 2009, décidé à monter un bureau d'étude spécialisé dans la performance énergétique. Vite embarqué dans la formation Passiv Haus (qui ne s'appelait pas CEPH à l'époque) on réalise dans les années 2010-2012 toutes les premières : première maison passive du département et des départements voisins, premier bâtiment public de la métropole….
D'année en année la réputation d’Hinoki grandit et le nombre d'architectes qui nous sollicite également. Ne souhaitant pas prendre de salariés, je m'associe finalement avec Frédéric Jan en 2019. Cela nous permet alors de faire de plus gros projets et de toucher plus d'équipes, jusqu'à arriver à fêter notre 100e bâtiment passif en 2020. Aujourd'hui nous sommes sur le point d'accueillir un 3e associé dans la société pour toujours plus de bâtiments passifs.

Pour quelles raisons avez-vous choisi de développer le standard passif ?

L’énergie la moins coûteuse est celle qui n’est pas consommée. Appliquer cette maxime parait simple et à la portée de tous mais à y regarder de plus près, elle reste un voeu pieux. Dans un projet de rénovation énergétique, comme en neuf il est indispensable d'investir dans des améliorations poussées de l'enveloppe du bâtiment (isolation, fenêtres, étanchéité) afin de réduire les systèmes de production d'énergie. Le niveau passif est le seul qui permette de passer le cap de l’équilibre économique et la rentabilité à long terme.
Le standard passif répond entièrement à cette maxime avec en prime le confort intérieur et pourquoi pas l’innovation. Le standard passif est donc une réponse parfaitement adaptée aux défis environnementaux, économiques, et de confort auxquels nous faisons face aujourd'hui. C’est une étape incontournable pour permettre au parc immobilier de franchir un cap qualitatif nécessaire pour un avenir plus durable et résilient. Rendre des bâtiments passifs, positifs, ou conformes au label premium est l’avenir de la construction.

Selon vous quelles sont les compétences/connaissances incontournables pour réaliser dans les règles de l’art un projet de construction/rénovation passive ?

Ce qui fait qu'on peut aller sereinement vers la réalisation d'un bâtiment passif est en premier lieu évidemment la connaissance : il faut être formé et connaître les règles de base. Ensuite, au niveau des compétences pour un architecte ou ingénieur du bâtiment, il s'agit d'être rigoureux et de faire preuve de bon sens. Nous avons à nous améliorer en continu. Même après plus de 15 ans à faire des bâtiments passifs nous continuons de mettre en place des procédures en interne pour ne pas rater d'étapes clés, ni en conception ni en chantier.

Nous sommes en train de traverser une crise qui touche le prix des matières premières, comment faites-vous face à cette situation ?

Cette crise dans le bâtiment, affecte tous les acteurs et tous les types de bâtiments :le passif n’y déroge pas. De notre côté nous observons que certains projets sont ralentis ou remis en cause du fait de l'impossibilité de les financer, surtout en logement. C'est parfois aussi l'occasion de supprimer des objectifs de performance sous prétexte de faire des économies à la construction ! Mais comme dans toutes les situations de crise, le côté positif c'est aussi que les maîtres d'ouvrage se posent des questions sur l'augmentation des coûts de l’énergie, sur la résilience de leur bâtiment, et sur les coûts de maintenance et d'entretien. Sur ces aspects le bâtiment passif est évidemment une réponse à long terme puisqu'il favorise des bâtiments bien conçus et où on a investi dans l'enveloppe plutôt que dans des systèmes qu'il faut entretenir et renouveler. Cette crise est donc à la fois un frein et une opportunité, souvent cela dépend du maitre d’ouvrage et de sa vision à court terme non ?

A l’heure actuelle, pensez-vous que le passif soit la solution pour rendre la construction plus soutenable et pourquoi ?

La crise énergétique et climatique qui se fait de plus en plus ressentir nous oblige à changer nos habitudes et ça c'est toujours compliqué ! Le monde du bâtiment a énormément évolué depuis 20 ans et c'est un secteur où l'on peut être fier des avancées qui ont été faites pendant les dernières décennies. Au sein du bureau d'études nous développons tout un tas de thématiques autour du bâtiment durable en essayant d'être le plus systémique possible. Matériaux biosourcés, énergie renouvelable, biodiversité, et évidemment construction passive… Notre objectif est de réunir sur nos projets tous ces objectifs mais souvent il y a un arbitrage économique et certains thèmes peuvent être abandonnés. Le passif est donc une des solutions pour rendre le bâtiment plus soutenable.

Pourriez-vous partager un moment mémorable ou une réalisation dont vous êtes particulièrement fier dans votre parcours professionnel ? expliquez votre choix

Nous sommes arrivés aujourd'hui à plus de 150 bâtiments passifs et chacun est unique de par son programme, ses spécificités, son mode constructif… bien sûr certains sont plus sentimentaux que d'autres de par l'expérience humaine et technique qu'on a pu partager sur ces projets. Le projet qui ressort le plus particulièrement est le projet de mon bureau, le projet mizu le plus petit bâtiment passif au monde. J'ai mis dans ce projet beaucoup de moi-même et j'ai surtout pu le mener de A à Z en étant à la fois maître d'ouvrage, architecte, thermicien, et artisans puisque j'ai réalisé la plus grosse partie des travaux moi-même !
Il y a aussi des projets qui marquent de par leur complexité technique et par la satisfaction de voir son travail prendre une autre dimension. C’est le cas du bâtiment TOTEM à saint Brieuc, bâtiment de bureaux de 6000m², qui domine Saint-Brieuc, sur les hauteurs à coté de la gare. C’est un ancien bâtiment construit dans les années 60, devenu complètement obsolète, nous avons gagné le concours avec l’Agence NUNC pour en faire un bâtiment exemplaire et emblématique (co-working, hôtel d’entreprises innovantes, restaurant, FABLAB…). Nous avons donc visé immédiatement un objectif ENERPHIT, qui se révèle complexe à cause d'une multitude de paramètres, c’est un cas d’école ! Aujourd’hui en chantier, on a bon espoir de pouvoir le faire visiter et on a hâte de voir le résultat !

Les chiffres

PERSPECTIVE.JPG

Merci Thomas pour cet échange et ce retour d'expériences. 

Zoom : Les bâtiments passifs construction bois   

Matériau naturel par excellence, le bois possède des propriétés isolantes remarquables, le rendant particulièrement adapté à la construction passive,quelles que soient les températures extérieures.
En optant pour le bois, c'est également un choix écologique qui est fait. Ce matériau renouvelable contribue à la réduction des émissions de carbone et s'inscrit dans une démarche de développement durable. La construction en bois permet de réaliser des structures aussi résistantes qu'esthétiques, offrant une grande liberté architecturale tout en respectant l'environnement.

Bild_01.jpg
Maison individuelle Autriche 

U13.jpg

Maison individuelle Allemagne 


Foto-3 esp.jpg

Maison individuelle Espagne

BDD2-54 bretagne.jpg

Maison individuelle France

Ailleurs...

Bryn Vet Centre est la première clinique vétérinaire passive du Royaume Uni. Elle est située au Nord-Ouest de la Grande Bretagne à coté de la ville de Wigan. Ce bâtiment en construction bois est en fonction depuis 2019 et affiche des performances énergétiques remarquables. La construction passive est pertinente pour les infrastructures de santé car elle allie confort et efficacité énergétique, deux atouts majeurs pour ce type d'usage.
Type : Clinique vétérinaireSurface PHPP : 194 m2
Architecture : PYC ConstructionBuilding services : Chris CopemanBuilding physics : PYC ConstructionCertifier : WARM - Low Energy Building Practice
Crédit photo : PYC Construction
lien : https://passivehouse-database.org/index.php?lang=en#d_7103

Les chiffres

Construire en bois plutôt qu’en béton permet de diminuer jusqu’à 60% l’empreinte carbone du gros œuvre. Chaque mètre cube de bois permet de stocker au cours de sa vie dans le bâtiment jusqu'à 800 kilos de CO2. (Carbone 4). En France, la part de nouvelle construction bois est plus modeste mais en croissance, se situant autour de 10% à 15% des nouvelles constructions résidentielles.  (Eco maison bois)
Les pays nordiques sont parmi les leaders mondiaux de la construction en bois, avec un taux de construction bois particulièrement élevé, souvent supérieur à 30% des nouvelles constructions résidentielles.
Au total, la part de la construction bois dans le marché du logement (maisons individuelles secteur diffus et groupé, logements collectifs) s’établit à 6,2 % - UICB (Union des Industriels et Constructeurs Bois et biosourcés).

Nos formations


FORMATION CBP (CONCEVOIR UN BÂTIMENT DE TYPE PASSIF)
Prochaine session : 05/09/2024 
La conception d’un bâtiment passif nécessite un savoir-faire spécifique.
Afin de répondre à la demande grandissante de constructions passives, la formation CBP apporte tous les éléments nécessaires aux professionnels qui veulent développer ce type de constructions.
Formation inscrite au Répertoire Spécifique France Compétences RS6644

FORMATION CEPH CONCEPTEUR/CONSEILLER EUROPÉEN BÂTIMENT PASSIF
Prochaine session : 05/09/2024

La conception d’un bâtiment passif nécessite un savoir-faire spécifique. Afin de répondre à la demande grandissante de constructions passives, la formation CEPH apporte tous les éléments nécessaires aux professionnels qui veulent développer ce type de constructions.

FORMATION CEPH-R & CEPHA-R (CERTIFICATION CEPH RÉNOVATION ET ARTISAN RÉNOVATION)
Prochaine session : 19/09/2024
Vous souhaitez approfondir vos connaissances en rénovation passive ? Cette formation vous permettra d’acquérir des compétences dans ce domaine. Formation de 3 jours. Si vous passez l'examen,  il vous permettra d'obtenir  la certification Passivhaus, «Rénovation Efficacité Energétique» (add-on de votre certificat CEPH/CEPH-A valide)

                   

Autriche

Restez connectés !