Nous sommes en droit de nous demander ce qu’allait faire dans cette galère les 30.000 délégués de 200 pays du monde, venus par avion, (bonjour le bilan carbone) pour passer une semaine dans ce grand bain de soleil, sous les palmiers, où s’arrête pour la première fois la COP en terre d’Afrique.

La COP27 s’inscrit d’abord dans la longue lignée de ces raouts planétaires dont un certain nombre s’entrechoquent vaguement dans nos mémoires, souvent synonymes d’échecs cuisants ou de victoires à la Pyrrhus. Petit rappel :

L’idée de la COP est née à Rio en 1992 à l’occasion du sommet de la Terre. On découvre le rapport Brundtland : « Le développement durable (soutenable dans le texte original) est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ».

C’est en 1995 que se déroule la COP1 à Berlin. (passée complètement inaperçue à l’époque)

La COP2 a lieu à Genève à l’occasion de la publication du 2ème rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’études sur le Climat)

La COP3 a lieu à Kyoto et restera dans les mémoires pour être celle des accords de Kyoto ou les pays industrialisés prennent la décision de réduire les émissions de 6 gaz à effet de Serre (GES)

On se souvient de la COP15 qui a lieu à Copenhague peu de temps après qu’un nouveau président inattendu ait été élu aux USA : Barack Obama ! On espérait alors que le combat climatique changerait de dimension. Las, beaucoup d’espoir furent déçus

La COP qui restera dans toutes les mémoires de nous, français, reste la COP21 qui a lieu à Paris au mois de décembre 2015 (nous y étions en partageant un stand avec le PHI) dans les locaux de l’ancien aéroport du Bourget, ce qui fit dire à certains « organiser une COP dans un aéroport, c’est comme organiser une réunion des alcoolique anonymes dans un bar ! ». Elle accouche des « Accords de Paris » qui visent à limiter le réchauffement anthropique (=lié aux activités humaines) à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.

Suit la COP22 de Marrakech (ou nous étions aussi)

En on arrive à la COP26 de Glasgow qui restera dans les mémoires pour être celle ou Elon Musk et Jeff Bezos ont commis l’affront d’y détourner l’attention à leur profit personnel en y arrivant en jet privé, fidèles à leur image. Elle avait pourtant réussi à intéresser les banques à l’objectif de « zéro émission nette »

La COP27 assurera avant tout l’intendance des précédentes. On y apprendra si les « 100 milliards de dollars » par an promis pas les pays du Nord seront atteints (on n’en serait pas loin semble-t-il)

Aujourd’hui tous les pays du monde sont désormais concernés par le réchauffement climatique, de façon plus ou moins intense. Qu’attendre de celle-ci ?

Peut-être que la COP en profitera pour devenir mature et arrêter les badbuzz dont elles ont été coutumières dans le passé ?

Peut-être qu’Antonio Gutierrez en profitera pour lancer une de ses fameuses tirades chocs « L’objectif de 1,5°C est sous respirateur artificiel » puisqu’on est sur une tendance à 2,5 – 2,6° pour la Terre en moyenne.

Peut-être que cette COP africaine prendra des décisions sur les « pertes et dommages » irréversibles que subissent les pays du Sud par l’impéritie des pays du Nord ?

Peut-être que le réchauffement deux fois plus important de l’Europe communiqué récemment par le réseau Copernicus* fera comprendre que le temps de la procrastination est terminé ?

Mais peut-être qu’il n’y a pas forcément quoi que ce soit à en attendre. Que c’est simplement ainsi que l’humanité prend conscience de l’évolution de sa capacité à exploiter des ressources sans retenue, sur une planète physiquement limitée par nature. Cela faisait depuis Condorcet que ça marchait si bien, et c’est toujours tellement difficile de s’arrêter de jouer.

Et vous pensez-vous vraiment que COP vingt-sept rime avec sauver la planète ?

*Copernicus, auparavant dénommé GMES (Global Monitoring for Environment and Security), est le programme européen visant à créer une capacité européenne d'observation de la Terre.

#cop27#énergie#planète#developpementdurable